10 séries incontournables de 2015

River – BBC One

La BBC frappe fort avec ce nouveau show qu’elle diffuse courant octobre. Pourtant une simple série policière anthologique, River aurait pu être d’une banalité sans nom. Ce ne sera cependant pas le cas. La série dirigée par Abi Morgan (aussi connue pour The Hour) met en scène un inspecteur londonien, interprété par le magistral Stellan Skarsgård, souffrant de troubles psychiques et voyant les victimes des meurtres sur lesquels il enquête. Accompagné par Nicola Walker (que l’on peut apercevoir brièvement dans la série Luther), le couple d’acteurs remplit son rôle à merveille nous offrant parfois des scènes d’une rare intensité, le tout sur une bande son toujours choisie avec soin.

River.jpg

Mr. Robot – USA Network

Probablement l’une des séries les plus acclamées de l’année, Mr. Robot est une vraie réussite. L’histoire tourne autour d’Elliot, un programmeur antisocial interprété brillamment par Rami Malek se retrouvant enrôlé par une organisation anarchiste. Bien que l’on pourra estimer une certaine prévisibilité des événements et une ressemblance frappante avec Fight Club, les show-runners parviennent tout de même à nous malmener malgré les déductions précoces et continuent de nous faire douter. La réalisation est également extrêmement bien ficelée avec des scènes, notamment d’hallucinations du protagoniste, magnifiques.

Mr_Robot

Marvel’s Jessica Jones – Netfilx

Les super-héros ont été à l’honneur cette année sur le petit écran, surtout sur Netflix. Jessica Jones est l’une des meilleures du crû. Jessica (interprétée par Kristen Ritter), à la force et aux réflexes surhumains, détective privée alcoolique tente de venir à bout de Kilgrave (interprété par l’incroyable David Tennant), qui peut soumettre quiconque à sa volonté. Première oeuvre Marvel dont le personnage principal est une femme, dirigée par une femme, sans aucun cliché, le show plaira autant aux fans du genre qu’aux païen-ne-s. David Tennant réalise à ce titre une performance fantastique l’érigeant au panthéon des meilleurs méchants de séries télévisées.

Marvel_s_Jessica_Jones

Marvel’s Daredevil – Netflix

Sortie peu avant Jessica Jones, Daredevil campe un format plus traditionnel mais diablement efficace, retraçant l’histoire de l’un des super-héros les plus emblématiques de l’univers Marvel. Avocat le jour, justicier la nuit, Matt Murdock (Charlie Cox) tente de sauver Hell’s Kitchen de son diabolique Caïd, Wilson Fisk. Avec une réalisation exemplaire et un montage son pour le moins original, Daredevil ouvre une voie prometteuse aux séries héroïque. La saison 2 est d’ailleurs disponible depuis peu pour les abonnés.

Marvel_s_Daredevil

Sense8 – Netflix

À nouveau, Netflix brille par ses créations originales. Cette fois, ce sont les Wachowski qui sont aux commandes. Huit personnes, du jour au lendemain, tout autour du monde, se retrouvent liées par la pensée et tentent de s’entraider contre une organisation qui semble les menacer. Au delà d’un scénario singulier, la série resplendit de son multiculturalisme et de son éclectisme. L’histoire prenant place à travers le monde, Mexique, Inde, Kenya, Corée du Sud, Allemagne, États-Unis, Islande, Angleterre, elle nous transporte vers des paysages et des cultures hors du commun. La réalisation est presque parfaite avec des scènes entremêlées entre les huit protagonistes quasi-orgasmique.

Sense8

Cucumber/Banana/Tofu – E4

Sûrement l’une des meilleures séries de l’année. Dirigée par Russel T. Davis, notamment connu pour la série Doctor Who, il ne s’agit pas d’une mais de trois séries en une seule, toutes ayant pour thème commun les LGBT et prenant place à Manchester en Angleterre.

La première, Cucumber, est centrée sur Henry, un commercial en pleine crise de la quarantaine qui rompt avec son compagnon et se retrouve en collocation dans un loft avec Freddie, son fantasme, et Dean, un garçon étrange et insouciant, tous deux de 20 ans son cadet. Au delà d’un jeu d’acteur remarquable et de l’humour rafraîchissant des huit épisodes de la saison unique, il est extrêmement agréable de voir une catégorie des homosexuel-le-s qui n’est que rarement représentée à l’écran : les plus de quarante ans.

Cucumber (1)

La seconde, Banana, qui est cette fois centrée sur la jeune génération, au format 20 minutes. Sans réel lien avec la série principale si ce n’est des petites références à des événements des épisodes, il est ici question d’aborder des questions qui touchent les jeunes, sextapes diffusées sur internet, angoisses, premier rendez-vous, couple, des problématiques qui, bien que traitées sans cliché au prisme des LGBT, sont communes à tous, quelque soit notre orientation sexuelle.

Banana (1)

Enfin, Tofu, une web-série documentaire de 8 minutes qui revient sur les problématiques avec des interviews des acteurs et d’autres personnes LGBT.

De manière générale, il est extrêmement agréable de voir une série ayant pour protagonistes des personnes homosexuelles traitées sans clichés, présentées comme les plus normales possibles, sans faire du SIDA le sujet principal, en somme, qui ont les mêmes problèmes que tous, quelque soit leur sexe, leur orientation, leur classe sociale, leur origine. Une série, donc, bien écrite, sans tabous, interprétée à merveille, le tout sur une bande son remarquable.

cucumber-banana-tofu-trois-fois-plus-queer,M194884.png

London Spy – BBC Two

Une nouvelle série de la BBC, mettant en scène les merveilleux Ben Whishaw et Charlotte Rampling, à Londres, où Danny s’interroge sur la mort énigmatique de son compagnon, espion au MI6. Il se retrouve alors enrôlé dans une affaire qui le dépasse, dans des doubles-jeux sans fin et dans une vérité qu’il ne voudrait peut-être pas apprendre. Les six épisodes qui composent cette mini-série sont largement sublimés par le jeu magistral de l’équipe d’acteur, en plus d’une écriture prodigieuse.

London_Spy.jpg

The Casual Vacancy – BBC One

Adaptée du roman éponyme de J. K. Rowling, The Casual Vacancy, une place à prendre en français, raconte l’histoire d’un petit village de campagne anglais dont l’un des membre du conseil municipal vient de décéder et qui se déchire pour savoir qui prendra sa place. Typiquement anglais et malgré la banalité des faits, la série allie humour, rebondissements et chaudes larmes. Trois épisodes, seulement, qu’il est impératif de regarder.

The_Casual_Vacancy

Unbreakable Kimmy Schmidt – Netflix

Encore une progéniture de Netflix, cette fois dans un ton plus humoristique. Sous un format 20 minutes, la légendaire Tina Fey nous présente sa nouvelle création, Unbreakable Kimmy Schmidt. Sur le même principe que Room, Kimmy a passé une dizaine d’années enfermée dans un bunker avec trois autres femmes, retenues par un « messie » les persuadant qu’il les protège de la fin du monde. La série s’entame sur sa sortie, son retour et sa réadaptation à la vie moderne, traitant de manière assez fine des sujets quotidiens comme l’immigration, le féminisme, l’homosexualité ou la surconsommation, le tout surplombé par un second degré permanent et un humour d’une absurdité jouissive.

Unbreakable_Kimmy_Schmidt

Occupied – TV2

Enfin, la dernière série ne vient pas du monde anglophone, mais de Scandinavie. Écrite par Jo Nesbø, il s’agit ici d’un polar politique comme les norvégiens savent en faire. Dans un futur proche semi-alternatif, le gouvernement écologiste de Norvège cesse sa production de pétrole et de gaz, plongeant le reste de l’Union Européenne dans une crise énergétique. La Russie, appuyée par le reste de l’UE enlève le premier ministre, envahit et occupe le pays. Djupvik, simple garde du corps ministériel se retrouve alors maître des négociations entre les deux nations. Diffusée sur Arte il y a quelques mois, la série écolo-diplomatique fait réfléchir sur la tournure que pourrait prendre l’alliance européenne.

Occupied

3 commentaires

Laisser un commentaire