Darth Maul : Apprentice, scandaleux

Il y a quelques jours, sur Youtube, sortait un court-métrage d’une vingtaine de minutes sur Star Wars, non-officiel, retraçant les origines, l’apprentissage de l’un des Sith incontournable de la saga : Dath Maul. En somme, un pré-préquel fan-film.

Dès lors, l’internet s’enflamme et en presque une semaine, la vidéo cumule pas moins de cinq millions de vues. Comme d’habitude, chacun y va de son petit grain de semoule pour en faire des caisse, devenant un vrai couscous d’éloge flatteuses apologiques, les synonymes n’étant pas assez nombreux pour livrer une description assez fidèle de la situation, allant même jusqu’à dire que le court-métrage est meilleur que la menace fantôme et même que le réveil de la force.

 

Au final, qu’est-ce qu’on a ? Un court-métrage plutôt bien filmé avec des effets spéciaux remarquablement bien réalisés. De ce point de vue là rien à rajouter, c’est techniquement irréprochable.

Quitte à être dithyrambique, autant l’être pour une bonne raison : qu’y a-t-il au delà du visuel impeccable ? Pas grand chose. Le scénario est assez maigre, la vidéo ne semble pas avoir de grande raison d’être sinon de rajouter une belle ligne sur le CV de ses créateurs. 17 minutes de duel au sabre laser c’est sympa, fort agréable même, mais franchement pas de quoi en faire trois plats et un fromage. Les quelques lignes de textes écrites ne sont pas très bien jouées, ça sonne un peu bâclé.

Mais le pire dans tout ça, c’est l’image des femmes. Deux femmes Jedi, jusque là, pas de faux pas. La première meurt très vite. Tant pis pour elle. La seconde, quant à elle, se bat comme une cruche, se fait désarmer, a besoin qu’un homme vienne la sauver, puis cette ligne de dialogue : « – Elle : Nous ne pouvons pas le battre, nous devons fuir ! – Lui : Le laisser s’échapper pourrait provoquer notre perte à tous ! *Il pose sa main sur son épaule* Tu dois me faire confiance« . SÉRIEUSEMENT ?! Mais qu’est-ce que c’est que cette chiffe molle ?  Et surtout qu’est-ce que c’est que ce paternalisme à la noix ? Après le dernier film et une Rey complètement badass, comment est-ce qu’on peut produire une scène telle que celle là, « Aies confiance, je suis un homme, tu n’es qu’une femme, j’ai des muscles et de la testostérone »… On est en 2016, et quelque soit l’année dans laquelle on aurait été, quel est l’intérêt de montrer une scène comme ça ? Quel est l’intérêt de montrer à cinq millions de personnes qu’une telle situation est normale ? Pourquoi, encore et toujours, camper sur ces clichés qui gangrènent l’égalité des sexes ?

En bref, je ne comprends ni l’attrait pour ce court-métrage scandaleux, ni que personne ne s’en soit encore offusqué.

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